pourquoi le passage à 14 régions ralenti le très haut débit

Faute de connaître précisément les contours de la nouvelle carte de France, les responsables locaux préfèrent geler les investissements. Il y a pourtant urgence. Conséquence inattendue de la réforme territoriale en cours, la fibre optique voit ses projets de déploiement ralentis faute de visibilité à moyen terme. Le nouveau découpage des régions françaises doit théoriquement permettre de faire de substantielles économies. En attendant, l’impact a des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de télécoms, notamment dans la couverture du territoire en très haut débit (100 mb/s): faute de connaître précisément les contours de la nouvelle carte de France, les responsables locaux préfèrent geler les investissements.

"L’impact est négatif pour les industriels du secteur, reconnaît Jean-Christophe Nguyen Van Sang, délégué général de la FIRIP.

Le projet de réforme, avec les incertitudes qu’il véhicule, engendre un questionnement légitime. Il aboutit à un avis négatif sur le développement et l’implantation des réseaux, en particulier pour la fibre optique. De nombreux projets sont en stand-by. Ils ne sont pas abandonnés mais ils sont stoppés et pourraient, pour certains, être remis en cause." De fait la profession des installateurs de réseaux est en émoi. "Nous avons répondu à des appels d’offres, raconte l’un d’eux. Nous avons été retenus. Mais depuis l’annonce de la réforme, plus rien. Les décisions sont stoppées."

Pourtant, il y a urgence. "La France ne doit pas accumuler de retard, pointe Gilles Babinet, responsable de l’économie numérique auprès de la commission européenne, les infrastructures sont indispensables à la nouvelle ère numérique. Nous allons inventer de nouveaux usages, qui seront rendus possible par le très haut débit. C’est une source de croissance que la France ne doit pas louper." Or, si l'Hexagone été pionnier dans la fibre optique, elle est en train de se faire distancer par les autres pays européens et même par la Russie : à Moscou, par exemple, 80% des foyers peuvent accéder à du très haut débit.

"La fin du cuivre est programmée pour 2016, affirme Alexandre Gorbatko directeur adjoint du Département des technologies de l’information de la ville de Moscou. 100% de la ville sera connectée en très haut débit. Il n’y aura pas de différence entre population connectable et population connectée : les gens n’auront plus le choix, ils seront obligés de passer par de la fibre optique s’ils veulent avoir le téléphone !"

En comparaison, malgré le plan France très haut débit adopté l’an dernier par le gouvernement, l’installation de la fibre optique piétine. 50 dossiers impliquant 62 départements attendent d'être traités par le Fonds national pour la société numérique mais, selon une source proche du dossier, ils sont "quasiment tous gelés" depuis l’annonce de la réforme territoriale.

"Il n’y a pas de doute, confirme Xavier Vignon, président de Sogetrel, une société qui déploie la fibre optique pour le compte des principaux opérateurs français, nous connaissons un arrêt des commandes. Si la situation s’éternise, cela risque de mettre en péril toute l’économie de la filière. Nous étions partis sur un certain rythme d’installation. Nous allons être obligés de nous adapter." Bref, si les professionnels du secteur des télécoms se gardent bien d’avoir un avis sur le nouveau découpage des régions, ils sont unanimes à souhaiter que cette réforme se fasse le plus vite possible. 

Toutefois, habitant à présent sur la région toulousaine j'ai cherché à avoir une carte sur les projets initiaux de déploiement. Et je suis tombé sur cette page : https://lafibre.info/haute-garonne/carte-fibre-optique-haute-garonne/ J'espère que c'est des informations à jour...


Rejoindre la conversation